Alors que les organismes d’aide s’efforcent d’accéder et de répondre à la crise humanitaire qui se dessine dans le Tigré, une destruction physique relativement mineure n’a, à juste titre, pas suscité beaucoup d’attention. Dans une région largement inaccessible depuis le déclenchement de « l’exercice de maintien de l’ordre » par le gouvernement éthiopien, il est difficile d’obtenir des informations précises venant du terrain. Des rapports contradictoires datant de novembre 2020 font cependant état de combats et de massacres dans et autour de la ville d’Aksoum, la capitale historique de l’empire aksumite, ainsi que de dommages à l’aéroport local. La piste d’atterrissage avait auparavant été étendue pour permettre aux avions de rapatrier l’obélisque d’Aksoum depuis Rome. L’histoire de ce monument pillé pendant l’invasion italienne des années 1930 offre une fenêtre unique non seulement sur les défis et les controverses liés à la réparation du vandalisme culturel, mais aussi sur le conflit actuel.